Avis des élu-es Europe Ecologie Les Verts de Palaiseau sur la délimitation de la Zone de Protection Naturelle, Agricole et Forestière proposée par l’EPPS
Sur Palaiseau
· Dans la notice explicative, de l’enquête publique de l’EPPS, sur la délimitation de la zone de protection naturelle, agricole et forestière, il est écrit en page 7 :
« Les terrains situés à la limite extérieure du périmètre de l’Opération d’Intérêt National sur la commune de Palaiseau ont été retirés de la zone de protection, de manière à permettre la réalisation d’un « projet expérimental de niveau régional(…) pouvant répondre à des principes d’exploitations innovants, tels que l’agroforesterie », par la communauté d’agglomération du plateau de Saclay et l’Agence des Espaces Verts de la région Ile de France. »
L'agroforesterie est un mode d'exploitation des terres agricoles associant des plantations d'arbres dans des cultures ou des pâturages. Un projet d’agroforesterie permettrait en effet d’allier deux atouts non négligeables pour le territoire.
Palaiseau conserverait le caractère agricole sur une partie de ces 24 hectares , dans un contexte où l’Ile de France fait face à une diminution croissante de son patrimoine agricole qui remet en question l’indépendance alimentaire de la région la plus peuplée de France. En dix ans 71% des exploitations maraîchères a disparu en Ile de France tandis que ce sont 6% de l’ensemble des terres agricoles qui ont été artificialisées.
Les modèles d’exploitations agricoles, sur le plateau de Saclay comme ailleurs, sont loin d’être tous écologiquement soutenables. Il faut aujourd’hui expérimenter des types d’agriculture qui permettent de produire plus et mieux, tout en protégeant les ressources naturelles et en proposant des paysages de qualité. Un projet d’agroforesterie permettrait justement de dépasser la confrontation entre production et protection, en s’appuyant sur l’agrologie et la microbiologie des sols, sciences développées entre autre par l’ingénieur agronome Claude Bourguignon bien que souvent oubliées au profit de logique comme le développement des OGM.
L’implantation d’éléments arborés permet d’ajouter une dimension d’aménagement du territoire et de gestion de l’espace indispensable à Palaiseau, afin de penser la continuité entre le bois de la Normandie et le bois domaniale.
Les élu-es EELV ont été favorables à la demande du retrait de ces 24 hectares du périmètre de protection de la carte des « 2300 hectares au moins », uniquement dans le but de pouvoir développer ce projet alternatif d’agroforesterie ( après avoir vérifié que la surface totale de la carte de protection des terres agricoles n’avait pas diminuée pour autant). Or dans les déclarations faites en Conseil Municipal de Palaiseau du 28 mars, le projet d’agroforesterie ne faisait pas parti du projet actuel, lequel ne comprendrait aucun aspect agricole.
Les élu-es EELV demandent des certitudes sur le projet alloué à la destination de ces hectares. L’EPPS, pour justifier auprès des riverains le retrait des 24 hectares de la carte de protection agricole projette la mise en place d’une expérimentation de type agroforestier. Les conclusions de l’enquête devraient donc apporter aux palaisiens des éléments de réponses plus importants à ce sujet.
· Les élu-es EELV de Palaiseau confirment le caractère juridique contraignant du classement en Espaces Boisés Classés des coteaux boisés de l’Yvette dans le Plan Local d’Urbanisme de Palaiseau, ainsi que la volonté de la municipalité de les conserver en EBC. De plus, les élu-es EELV considèrent que des liaisons entre le plateau et la vallée sont nécessaires afin d’éviter la création d’une nouvelle ville sur le plateau, coupés d’Orsay et de Palaiseau.
Néanmoins, la protection ZPNAF serait plus solide et assurerait la continuité de la « ceinture verte foncé » du plateau mise en avant à bien des égards par l’EPPS.
Rien n’empêche l’EPPS, de prévoir au texte d’inclusion des coteaux boisés de l’Yvette dans la « ceinture verte foncé », un espace pour l’instant en projet, qui correspondrait à des réserves afin d’effectuer des aménagements et assurer la liaison Plateau-Vallée par des modes de circulations douces dans le respect des caractéristiques du site.
Les élu-es EELV de Palaiseau demandent, donc dans les conditions préalablement décrites, l’inclusion des coteaux boisés du versant sud du plateau de Saclay dans la carte de protection forestière, entre Gif-sur-Yvette et Palaiseau.
Sur la CAPS
· Il est impératif d’encourager le projet d’installation de le maraîchère Elodie Vilain sur le bassin de vie de la CAPS, qui à terme offrirait une vente directe de produits maraîchers biologiques sur le territoire. Il est très difficile d’obtenir des projets d’installations de jeunes agriculteurs Bio en île de France. La volonté sans faille d’Elodie Vilain à vouloir s’installer sur le territoire est un véritable atout pour la communauté d’agglomération du Plateau de Saclay. Pour que son projet soit viable, il faut au minima inclure dans le périmètre de protection agricole les parcelles au Nord-Ouest du rond-point de Corbeville.
Elodie Vilain était jusqu’ici propriétaire d’un hangar qui se trouve actuellement sur la zone urbanisable de l’EPPS. L’EPPS et ses partenaires locaux doivent pouvoir lui garantir un autre hangar en propriété, dans le cas contraire cela hypothèque l’ensemble de son projet.
Dans l’état actuel de la zone de protection agricole, l’exploitation d’Emmanuel Laureau va perdre des dizaines d’hectares, pour lui permettre de sauvegarder ses terres, les élu-es EELV de Palaiseau demande l’inclusion des terres au Nord de la rigole de Corbeville sur la commune de Saclay.
A ce sujet, nous souhaiterions connaître le projet prévu sur cette emprise et renouveler notre opposition ferme à la construction d’un barreau routier qui rejoindrait la RD36 au nord de polytechnique à la RD 128 et au giratoire de Corbeville, en traversant justement les dites terres actuellement propriétés d’Emmanuel Laureau.
Sur L’ensemble de la ZPNAF
- Guyancourt
Guyancourt a été l’une des communes d’Ile de France la plus touchée par le grignotage agricole des trente dernières années, elle a perdu 68% de ses terres agricoles. Il reste aujourd’hui à Guyancourt 225 hectares des plus fertiles qu’il est indispensable de préserver. Comme dans le cas d’Elodie Vilain sur la communauté d’agglomération du plateau de Saclay, deux jeunes sont prêt à reprendre l’exploitation de la famille Bailly afin de mener un projet d’agriculture de proximité. L’état et les collectivités locales doivent les y encourager et par la même, soutenir le renouveau de la profession agricole sur le territoire du plateau de Saclay.
A Guyancourt, Le maillage routier entre la RD 938 et la RD 91, devrait être déplacé plus au nord afin de na pas créer de délaissés de terres agricoles. Nonobstant, l’EPPS via l’enquête publique se laisse des marges de manœuvre sur le tracé de ce maillage routier qui pourrait s’avérer inquiétant :
« L’emprise exacte pourra être modifiée en fonction des contraintes qui apparaîtront lors de l’étude de conception à condition qu’elle n’excède pas la superficie prévue. »
Nous n’avons finalement pas de vision sur la localisation précise de ce projet routier dans les documents de l’enquête publique. Une carte claire, ciblée sur ce territoire, avec le projet routier superposé aux terres agricoles menacées, seraient un outil de compréhension essentiel, afin de bien mesurer l’enjeu foncier dans cette partie du plateau de Saclay et laisser le pouvoir aux lecteurs de l’enquête publique, de s’assurer qu’il n’y a pas de délaissés agricoles.
- Saint Aubin
Les élu-es EELV de Palaiseau, sont pour la réintégration des terres dites de la « parcelle des biches » à Saint Aubin qui ont été retirées pour permettre l’extension d’un golf !
- Impact du projet de métro aérien sur la ZPNAF
Nous sommes extrêmement inquiets sur le peu de prise en compte du projet de métro aérien sur la définition de la carte agricole actuelle.
La notice explicative de l’enquête publique nous explique que :
« Les emprises nécessaires à la réalisation du métro du Grand Paris ont été représentées quand elles empiétaient sur les terres agricoles. Plusieurs variantes sont encore possibles : toutes ont été figurées et la variable la plus impactante a été considérée dans les calculs de surface agricole protégée sur la base d’une emprise de 10 Mètres »
Il n’est pas raisonnable de définir la zone d’impact du métro à dix mètres. C’est sans compter l’impact des travaux, des terrassements, le passage des véhicules de chantiers, l’emprise des piliers, l’ombre qu’ils projettent. C’est une partie importante des terres agricoles le long du métro type VAL qui va être neutralisée. Il faut sérieusement envisager l’enfouissement sur une partie du tracé menaçant la viabilité des terres agricoles sauvegardées, sans remettre en question le gabarit dit « léger » du métro.
Michel Rouyer,
Président du groupe des élu-es Europe Ecologie Les Verts de la ville de Palaiseau.
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