lundi 4 juin 2012

Lettre ouverte à madame la ministre Cécile duflot

Je m'adresse à vous chère Cécile et Madame la Ministre car comme beaucoup d'élus-ues locaux et militants-tes EELV j'espérais un grand ministère pour mettre en oeuvre l'Ecologie Politique dans le but de garantir un monde vivable pour toutes les générations présentes et à venir au Nord comme au Sud. Je me suis réjoui en lisant le Décret du 24 mai 2012 relatif aux attributions du ministre de l’égalité des territoires et du logement de constater que ce sera bien le cas. Bien sûr j'aurais préféré que l'environnement, l'énergie, les transports soient également dans vos attributions mais les chantiers du logement et de l'égalité des territoires représentent un beau défi !
Pour ma part, je suis tombé dans le chaudron de l'Ecologie politique depuis mes 15 ans en lisant Pierre Fournier dans Charlie Hebdo puis dans la Gueule Ouverte. J'ai participé au 1er rassemblement anti nucléaire à Creys-Malville en 1976 contre le projet de Superphénix. Aujourd'hui je suis élu local en charge de l'aménagement durable, de l'environnement et de l'hygiène publique, en particulier des logements insalubres. C'est une délégation qui a beaucoup d'analogie avec les attributions de votre ministère.
J'ai noté avec grand plaisir que la Loi du Grand Paris est de votre ressort. Or notre territoire dépend de l’Établissement Public Paris Saclay dont le périmètre s'étend aux 49 communes de l'Opération d'Intérêt National. La décision de Nicolas Sarkozy de regrouper la recherche pour obtenir un meilleur rang au classement de Shanghaï nous a laissé un goût amer de « bling bling high tech ». Elle engendrera une profonde inégalité des territoires allant de pair avec une prévisible et considérable spéculation foncière.
L'exemple qui illustre le mieux l'absurdité d'un regroupement géographique de tous les centres de recherche sur le Plateau est le déménagement de la faculté de Paris XI Orsay. L'université est desservie actuellement par trois gares RER et ce déménagement « qui n'est pas un canular » posera d'insolubles problèmes de transports aux étudiants et enseignants chercheurs. L'ENS Cachan, Agro Paritech, l'Ecole Centrale sont aussi impactés, sans parler du centre de recherche EDF transféré à Palaiseau depuis Clamart, cette dernière préférée par 71% du personnel lors d'une consultation organisée par les syndicats vient d'obtenir le tramway si longtemps attendu...
Nous sommes POUR un véritable Schéma Directeur de l'Enseignement Supérieur / Recherche. Nous voulons des conventions, pour adapter les programmes de recherche appliquée des établissements à leur territoire d'implantation, sans négliger la recherche fondamentale. N'oublions pas le contre pouvoir des collectifs citoyens qui est indispensable par exemple dans le cas des nanotechnologies, afin d'arrêter la fuite en avant des impératifs industriels sans garde fous.

Vouloir de façon simpliste regrouper des établissements parce qu'on a de « la place », parce qu'on considère les territoires ruraux comme « vides » est le degré zéro de l'aménagement du territoire. De même, réfléchir sur les les transports avant de réfléchir sur les contenus est navrant.

Ce n'est pas l'imagination au pouvoir, mais le pouvoir sans imagination, sans créativité.

A l'inverse du mirage d'une Silicon Valley à la française il faut une véritable réflexion reliant les filières de l'enseignement aux métiers futurs. Les établissements d'enseignement supérieur initiant des commandes publiques pour mettre en oeuvre les énergies durables, les moyens de déplacements durables, les besoins de la vie quotidienne du futur.

Madame la Ministre nous attendons beaucoup de votre action sur le territoire, une action qui redonne espoir à toute une partie de la population qui se sent délaissée et qui se laisse tenter par les promesses nationalistes et des lendemains qui déchantent.


Michel ROUYER candidat EELV de la 6ème circonscription de L’Essonne

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis chercheur sur le plateau de Saclay et essaie d'acheter un logement pour ma famille, de préférence une maison car j'ai trois enfants et la qualité de vie entre une maison + jardin et un appartement est incomparable.

    Cependant, les prix de l'immobilier dans ce secteur sont exorbitants, complètement déconnectés des revenus des chercheurs. Un chercheur gagne entre 2000 et 3000 euros nets par mois. Le prix moyen étant de 500 000 euros.. Comment acheter? Peut-être en gagnant au loto ou en héritant d'un cousin éloigné vivant à Paris?

    Nous devrons donc nous chercheurs habiter ou en location dans un appartement très petit, ou très loin, à des kms dans une maison.

    Chers verts, il va falloir être cohérents: on ne peut pas en même temps être farouchement contre le bétonnage, et vouloir construire 500 000 logements à proximité des boulots des gens. La densification ne sera pas suffisante car celle ci consiste a la vente au compte goutte de terrain à bâtir, et donc à une explosion des prix du foncier!

    Si on compte faire ce projet campus, il faudra nécessairement intégrer une construction massive de logements dans ce secteur à prix abordable pour les chercheurs. Il faudra aussi considérer la construction de maisons individuelles et non pas uniquement d'immeubles, bien que ces derniers seront nécessaires. Il faut privilégier la construction de ZAC mixtes (terrains à bâtir libres 400-500m2 + maisons mitoyennes + immeubles avec 30% de social).

    Sinon, les meilleurs chercheurs n'auront aucun intérêt à venir s'installer ici. Autant aller en province. La construction de logements (immeubles/maisons) proche du plateau est nécessaire si l'on veut éviter les embouteillages monstres (pollution/stress)

    D'autre part, je trouve la nouvelle ligne de metro peu utile, car elle ne fait que desservir des régions déjà inabordable en terme de prix pour nous chercheurs.

    Il faudrait plutôt privilégier des lignes entre le plateau et des viles comme Dourdan/ Arpajon, la Vile du Bois, ... Une ligne ferrée en parallèle (tram) de la fameuse RN20 qui est saturée 24h sur 24.

    Il est aussi stupide que les Ulis soit une ville complètement ignorée des transports en commun ferrés, bien que tres proche du plateau.

    De plus il y a une flopée de terrains en friche dans le secteur QUI NE SONT PAS CULTIVES!! Ils sont laisser en jachères. Donc votre justification de maintenir l'agriculture dans ce secteur en interdisant les lotissements ne tient pas!!

    Les mesures à prendre en URGENCE:

    1) Il faut que le gouvernement inverse au plus vite la taxe sur la plus valus pour inciter les propriétaires de terrains à vendre!

    2) Il faut inciter les maires (de gauche en général) a changer vite leur PLU pour augmenter les surfaces constructibles, a augmenter les hauteurs de faîtage maximale (pour la constructions de petits immeubles), et surtout, a ce pas ennuyer les particuliers qui veulent construire dans le secteur. Je connais en effet plus d'un maire dans le secteur faisant de l'abus de pouvoir, refusant les permis de construire en imposant des règles stupides hors PLU, ruinant ainsi les projets de particuliers!

    J'espère vous avoir convaincu qu'il faut oublier vos égoïsmes de propriétaires sur le plateau, qu'il faut penser aussi aux jeunes chercheurs qui veulent vivre comme vous avez vécu, proche du boulot et dans une maison avec jardin. La densification est nécessaire, mais elle ne sera pas suffisante.

    Cordialement,

    Un chercheur sur Saclay.

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    1. réponse d'une militante à votre lettre qui a circulé sur le réseau Céres et EELV :

      Bravo ! on touche des sommets !

      Cette personne fait la démonstration dramatique de l'avenir des terres agricoles.
      Bétonnons les terres agricoles pour donner des maisons à ce "pauvre" chercheur, qui au passage ne se pause pas la question de savoir comment on va nourrir les populations, ni si il est vraiment utile de concentrer dans un même endroit tous ces centres de recherche. Expliquons à ces "pauvres" agriculteurs qu'ils se plaignent alors qu'ils vont gagner beaucoup d'argent. Et que dire de métro ! c'est du même niveau...

      Ne devrait-il pas s'adresser au "pauvre" laboratoire, où à la "pauvre" société qui l'emploie et lui demander pourquoi elle est venue s'installer sur le plateau ? Qu'elle bénéfice foncier elle a réalisé en venant ici au milieu de nul part ?

      Enfin j'ai envie de lui écrire une petite berceuse qui pourrait dire :
      Bétonnons bétonnons mes frères.
      Bétonnons et arrêtons de manger.
      Bétonnons bétonnons mes frères.
      Bétonnons nous vivrons bien mieux !

      A la lecture de cette lettre nous pouvons mesurer combien notre tâche est grande...

      A+
      Anne

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