La soirée d'ouverture du Printemps de l'Environnement a réuni près de 130 personnes au CinéPal pour un débat passionnant avec l'agronome Marc Dufumier.
Discours d'ouverture, Michel Rouyer
Bonsoir et bienvenue pour la soirée d’ouverture du printemps de l'environnement 2010 de la part de l'élu que je suis, initiateur de ce RDV annuel depuis ma première année de mandat, et qui a chaque année l'honneur et le plaisir le plaisir d’ouvrir cet événement auquel je suis personnellement très attaché avec en prime une bonne charge d'adrénaline due au trac.
Mais avec le PDE qui occupe à présent trois semaines du calendrier municipal, l'adrénaline ne se limite pas à la soirée d'ouverture : elle m'accompagne du début jusqu'à la fin, et avec moi les services, au moins pendant les 6 mois qui précèdent l'évènement, pour la petite histoire on se met d'accord sur le thème en juin de l'année précédente et on attaque ensemble élus et service le contenu du programme dès le mois de septembre.
Cette année a été l'année de tous les dangers, de la deuxième réorganisation des équipes chargées d'aboutir à une offre de plus en plus variée, avec un objectif de coller au thème à plus de 60 %, notamment pour les soirées d'ouverture et de clôture, avec un bilan chiffré en terme de participation à la clé, et un nouveau service Culture scientifique aux manettes, avec Célia Blauel qui m'assiste dans la réalisation des projets de la ville en matière d'aménagement et de développement soutenable,
J'ai déjà vécu la crainte de voir péricliter le Printemps de l'environnement quand Patrick Laurent le responsable du service Environnement de 2001 à 2004 et qui montait l'évènement avec moi n'a pas été reconduit dans ses fonctions et que le service Environnement a été supprimé. Fort heureusement j'ai repris la barque avec M. Witterkerth responsable du service Urbanisme de 2005 à 2009, qui s'est découvert une véritable passion pour piloter cet événement avec l'élu exigeant, pas facile et qui en veut toujours plus que je suis (mais tous les élus sont comme ça !), et cette année après le départ de M. Witterkerth pour la communauté d'agglomération d'Evry, j'ai eu très peur que nous perdions cette fameuse dynamique et créativité qui fait que cette oeuvre collective ravit son public de plus en plus nombreux d'année en année.
Du coup une fois n'est pas coutume, je vais remercier tous les protagonistes passés et présents en début d'intervention, en vous priant à l'avance de bien vouloir m'excuser à l'avance pour toutes les personnes que je ne vais pas citer mais qui le méritent, remercier Patrick Laurent et Philippe Lemaître pour la phase 1, celle où il a fallu construire l'évènement en partant du néant, pas tout à fait de rien cependant puisque nous sommes partis d'un seul événement qui pré-existait qui est le RDV annuel de nettoyage de printemps, rdv citoyen où petits et grands, masculin féminin découvrent ce qu'hélas on ne devrait pas trouver dans la nature que sont les déchets non triés, non valorisés mais cachés à labri des regards dans les fourrés, les rigoles les bois comme le bois de Fourcherole et les espaces non urbanisés où les citadines et les citadins aiment à respirer et passer un moment de détente au contact de la nature.
Donc pour compléter cette série de remerciements, je tiens à remercier tout particulièrement Philippe Witterkerth et l'ensemble du service Urbanisme qui ont sué sang et eau pour accoucher d'un événement toujours grand, toujours plus riche, plus complet assistés par les stagiaires CDD puis stagiaire de l'école Polytechnique qui depuis 2005 ont eux et elle aussi beaucoup contribué à la qualité de l'évènement. Et remercier le Conseil Général en la personne de Claire Robillard dont l'intervention qui a précédée la mienne prouve qu'elle incarne bien sa fonction de vice-présidente au Développement Durable du Département.
Cette année mes remerciements iront à l'ensemble du service culture scientifique envers qui je suis très reconnaissant pour les efforts consentis en plus de leur charge (le service ne s'occupe pas uniquement du PDE !), à Célia Blauel qui a également eu un rôle déterminant, et à tous les autres services de la ville, à la MJC à toutes les personnalités associatives qui ont participé et bien entendu nos partenaires dont Marc Dufumier qui tiendra la conférence débat ce soir après la projection du film « we feed the world », ce fameux slogan de Pionner, une multinationale concurrente de Monsanto qui veut faire croire que pour arrêter la fin dans le monde il faut obligatoirement passer par la manipulation des gènes et les aliments génétiquement modifiés appelé OGM.
Je reviendrai sur le film lui-même et sur les références de notre invité*.
Cette année, avec l'équipe qui s'est mise en place dans une dynamique de projet, nous avons décidé de traiter le thème de l’alimentation. C’est un thème particulièrement intéressant : il touche d’abord à notre quotidien, nos assiettes, à la gourmandise, à notre santé. Et puis quand on creuse un peu, l’alimentation c’est aussi notre environnement, notre mode de consommation, c’est un mode de vie et un véritable choix de société.
L’alimentation touche à tous les domaines de la vie, et vous verrez que le programme aborde tous ces aspects, de votre quotidien à la question de l’alimentation au cœur d’une économie mondialisée, ce que nous allons développer ce soir à la fois dans le film et dans la conférence-débat qui va suivre.
Pour aborder cette question peu évidente, nous recevons ce soir le Pr Marc Dufumier, que je tiens à remercier lpour sa présence. Le Pr Dufumier dirige la chaire d’agriculture comparée à AgroParis Tech. C’est notamment un grand spécialiste de l’agriculture dans les pays en voie de développement.
Avec lui nous allons notamment aborder l’un des grands enjeux pour les décennies à venir: comment nourrir plus de 6 milliards d’êtres humains ? Pourquoi, alors que l’on produit aujourd’hui suffisamment en quantité, 840 millions de personnes à travers le Monde souffrent de la faim et près de 2 milliards d’êtres humains souffrent de carences alimentaires ?
Vous le verrez les éléments de réponses sont multiples : nous allons sans doute parler mode de développement agricole, répartition inégale des richesses à travers le monde, exploitation excessive des ressources de la planète ou encore OGM.
Le film invite les spectateurs à porter un autre regard sur l'agriculture mondiale moderne. En passant par la Roumanie, l'Autriche, le Brésil, la France et l'Espagne, son enquête se focalise sur la manière dont est fabriqué ce qui arrive dans notre assiette et que seul les artifices de l'emballage et du marketing nous laisse croire que ce qui se vend dans les étalages des grandes surfaces entre autres n'est en rien la vision de notre agriculture à dimension humaine, celle de nos aïeux juste un peu modernisée. Il montre que la domination du Nord sur le Sud est une réalité incontournable.
Je suis heureux que nous ayons la possibilité de débattre ensemble de ces questions ce soir, car ce sont des sujets qui en tant qu’éco-citoyen et écologiste engagé politiquement me tiennent tout particulièrement à cœur.
Et oui… en tant que Adjoint au maire porteur de l'écologie politique à Palaiseau, quand je parle alimentation je ne parle pas uniquement d’introduire des aliments Bio dans la restauration scolaire, même si pour moi l'introduction du pain bio dans toutes les écoles et pour les repas des anciens est une première étape nécessaire mais dont nous ne pourrions nous satisfaire à elle seule. Je souhaite voir s'étendre aux produits frais (légumes et fruits) et produits laitiers en attendant les termes du nouveau marché de restauration en 2011 où nous aurons à coeur d'atteindre les 20% de produits recommandés dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Et ce n'est pas parce que certain à la tête de l'état disent que les « questions d'environnement, ça commence à bien faire ... » que nous allons renoncer aux quelques mesures positives issues du Grenelle 1 !
Mais être écologiste, c’est aussi analyser les rapports Nord Sud qui restent dramatiquement inégaux ; c’est comprendre les enjeux financiers et la recherche du profit qui motivent les comportements excessifs des grands groupes agroalimentaires ; c’est enfin se poser la question de la planète qui commence à être sérieusement épuisée par le développement d’une agriculture chimique et intensive.
Etre écologiste c’est aujourd’hui se poser la question d’un autre modèle de développement qui intègre les dimensions sociales, économiques et environnementales. Je m’arrête là, car cette discussion nous l’auront après le film et que le Pr Dufumier posera encore bien mieux que moi les termes du débat.
Professeur encore une fois, je vous remercie d’être avec nous ce soir. J’ai eu beaucoup de plaisir à entendre vos récentes interventions, je sais de source sure que beaucoup de personnes dans cette salle attendent votre intervention. Mais d’abord place au film !
Bonne projection à tous ! Bonne soirée !
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